Marie-Hélène Aubert, Jean-Luc Bennahmias et Marie-Anne Isler Béguin diffusent actuellement un appel pour "une candidature unique de l’écologie aux présidentielles". Ils ajoutent : "et vite !"
Ils demandent que les deux candidates déclarées de l’écologie tendent la main "au troisième candidat visiblement le plus fort dans l’opinion". Face aux enjeux contemporains et prenant en considération la réelle sensibilité développée par la population, il et elles souhaitent que se crée un "élan commun" qui réponde aux dangers qu’encoure la planète, "en France comme partout ailleurs".
Voici le texte intégral de l’appel, vous pouvez le signer en envoyant vos coordonnées à Marie-Hélène Aubert.
Pour une candidature unique de l’écologie aux présidentielles... et vite !
Tout doit être fait aujourd’hui pour fédérer les écologistes autour d’une candidature et d’une dynamique communes, pour que les deux candidates déclarées tendent la main au troisième candidat visiblement le plus fort dans l’opinion, et ouvrent les discussions.
Car la question écologique a enfin fait irruption dans le débat politique et c’est tant mieux. Il y a en effet urgence à amorcer une mutation profonde de notre modèle de développement, fondé sur une consommation effrénée de matières premières et d’énergie, au détriment de la santé et de la cohésion de sociétés humaines de plus en plus touchées par les bouleversements de la biosphère, face auxquelles les inégalités du Nord au Sud sont croissantes et insupportables.
Pourtant les initiatives foisonnent, les moyens existent, et la demande est immense pour un lien retrouvé avec la nature comme pour une autre vie, à la fois plus sobre, plus solidaire et plus conviviale.
Mais tout se passe comme si les écologistes de toujours étaient dépassés par la vague d’aujourd’hui, incapables de s’organiser et de se mettre d’accord, dans la perspective des échéances capitales de cette année, sur une plate-forme, une stratégie, et une candidature unique aux présidentielles.
Dominique Voynet reste prisonnière d’une logique partidaire fermée, Corinne Lepage de sa détermination et de son obstination personnelles, et Nicolas Hulot, manifestement le mieux placé dans le contexte actuel pour convaincre une bonne partie de l’opinion, n’en finit plus de noter les copies des autres candidat-e-s et de « croiser les doigts pour ne pas y aller » (de quoi doucher les ardeurs des supporters les plus enthousiastes...).
Cette situation exaspère et désespère les millions de citoyens qui pensent qu’en effet le moment est venu d’inscrire résolument l’écologie au cœur du débat et des politiques publics, au-delà des promesses bien peu crédibles de candidats qui assurent faire maintenant en quelques mois ce qui a été refusé peu ou prou depuis des années par les gouvernements successifs.
Cette situation ne peut plus durer. Oui, il faudra choisir des priorités fortes, les décliner en propositions concrètes. Oui, il faudra parler du second tour des présidentielles, et de nos présences aux législatives. Oui, il faudra évoquer la refondation de l’écologie politique sur des bases différentes de celles des années 70.
Serait-ce donc impossible pour les membres de partis et d’associations écologistes qui se connaissent et partagent les mêmes combats depuis des années ? Le gouffre serait-il si grand entre ces trois candidats, qui sont chacun et chacune des militants de la cause écologiste humanistes, attachés aux droits de l’homme et aux valeurs républicaines, et pro-européens, aux parcours certes différents mais tous de grande valeur ?
A l’évidence non. Alors qu’attend-on ? A l’heure où Nicolas Hulot est crédité de plus de 10% des intentions de vote et qu’une synergie entre les trois candidatures mettrait l’écologie sans doute au-delà, c’est-à-dire en mesure de peser réellement sur les choix politiques des gouvernements à venir, on laisserait passer cette chance ?
Si nous ne parvenons pas à créer cet élan commun, l’écologie politique risque de connaître un naufrage électoral inversement proportionnel aux espoirs suscités aujourd’hui. Ce serait gravissime, pas tant pour des petits partis qui en ont vu d’autres, que pour l’avenir d’une planète en danger, en France comme partout ailleurs.
Signataires : Marie-Hélène Aubert, Jean-Luc Bennahmias, Marie-Anne Isler Béguin, Députés Européens Verts