Alors qu'en France, on entend très majoritairement des voix (dont je fais partie) se féliciter de la signature de l'accord de Paris, il me semblait intéressant de faire un petit tour du monde pour connaitre les réactions sur cet événement, dans les autres pays.
Partons d'abord en Suède, pays très avancé en matière de lutte contre le réchauffement climatique et qui a pris l'engagement de ne plus être dépendant des énergies fossiles dès 2050!
Alors que les ONG locales sont plutôt satisfaites de cet accord, toutes s'accordent pour parler surtout "d'un début" et "enfin d'un progrès" en matière de climat.
Ce qui est intéressant, je trouve, c'est qu'elles "embrayent" tout de suite en disant au gouvernement "c'est bien mais il faut avancer certainement plus vite pour être indépendant des énergies fossiles, donc, passez à la vitesse supérieure". On sent là bas, et c'est une bonne nouvelle, que la société civile ne va pas baisser la garde et continuer bien au contraire sa pression sur les dirigeants.
Dans le Guardian, journal britannique très à la pointe en matière d'environnement, ils ont demandé à différents experts mondiaux de réagir à l'accord de Paris.
Si dans l'ensemble, l'accord est bien accueilli, une parole vient contrebalancer cet unanimisme, celle de James Hansen (un des premiers chercheurs de la Nasa à avoir alerté sur le lien entre activité humaine et réchauffement climatique dans les années 80).
Voici ses propos : "Tout cela est du grand n'importe quoi en disant ". Nous aurons une cible de réchauffement de 2°C à ne pas dépasser et puis essayer de faire un peu mieux tous les cinq ans", ce sont juste des mots, sans aucune valeur ni actions à entreprendre. Tant que les combustibles fossiles seront les moins chers de tous les carburants, ils continueront à être brûlés."
Vous le voyez, un discours assez radical mais pas surprenant venant de cet homme qui se bat depuis longtemps pour l'établissement d'une taxe carbone, dont les bénéfices serviraient à financer toutes les énergies renouvelables et non polluantes.
Dans le New York Times, le journaliste Justin Gillis parle de l'accord de Paris "comme une étape de guérison mais non comme un remède".
Alors que beaucoup de temps a été perdu, le monde semble enfin vouloir aller dans la même direction et Gillis explique qu'il allait falloir maintenant expérimenter de nombreuses nouvelles solutions et être innovants car malgré tout, nous avons perdu trop de temps et que les objectifs de Paris "Bien en deça de 2°" restent très difficiles à atteindre si l'on ne change pas rapidement.
Partons maintenant en Inde pour voir comme l'accord a été accueilli.
A dire vrai, il ne fait pas vraiment les titres des journaux mais le ministre Indien de l'Environnement, Prakash Javadekar, a réagi à cet accord dans le Indian Express en disant : " Nous avons ouvert un nouveau chapitre d'espoir dans le vie de 7 milliards d'habitants sur la planète. Nous l'empruntons aux générations futures et aujourd'hui, au travers de cet accord, nous avons assuré à ces générations futures que nous leur donnerons tous une meilleure planète que celle que nous connaissons."
C'est intéressant car l'Inde va jouer un rôle crucial dans les années à venir compte tenu de l'importance de sa population et de son niveau élevé de développement. Dans tous les cas, même si ce discours semble assez "classique", il n'en reste pas moins encourageant.
Ceci dit, et on le sent dans TOUS les médias du monde entier, cet accord de Paris n'est considéré que comme un début ..... A nous, société civile (organisation, associations, entreprises, citoyens, collectivités) de maintenir le cap et de faire en sorte que toutes les décisions d'avenir soient prises au regard de cet accord et de son objectif nécessaire des 1,5° maximum de réchauffement de la planète !
commenter cet article …