Pour toutes celles et tous ceux qui sont déjà allés en Suède et à plus particulièrement à Stockholm (souvent dénommée la Venise du Nord), la cote de la mer Baltique est de toute beauté. Difficile d'imaginer ce pays sans ces paysages......
Cependant, lorsque l'on regarde l'état de la mer baltique, notre vision change du tout au tout.
Depuis plusieurs années, la pollution de cette mer est un véritable problème qui a fait l'objet d'une convention entre tous les Etats riverains dès 1974 (Convention d'Helsinki). Hélas, force est de constater que plus de 30 ans après, les problèmes sont toujours aussi présents, si ce n'est plus.
La Baltique a une profondeur moyenne de 60 mètres et le temps nécessaire pour renouveler la totalité de ces masses d'eau est compris entre 25 et 30 ans. Les niveaux de phosphore et d'azote ne cessent de grimper, ce qui aboutit à une véritable eutrophisation (appauvrissement en oxygène) de la mer Baltique. Les substances polluantes sont introduites par les eaux usées urbaines, l'agriculture littorale, la pollution industrielle et les dépôts atmosphériques.
Les derniers relevés en mer Baltique sont de plus en plus mauvais et font état de cette eutrophisation persistante, ce qui a amené le gouvernement suédois à lancer hier un nouveau plan de lutte contre la pollution de ses eaux territoriales. 55 millions d'Euros investis d'ici 2010 pour lutter contre la pollution de ses eaux territoriales, essentiellement en mer baltique. Est ce suffisant? A priori non, quand on regarde toutes les actions déjà engagées sur les 30 dernières années et le peu d'effets qu'elles ont eu. Il faudrait aller beaucoup plus loin avec un meilleur traitement en amont des eaux usées urbaines, banir l'agriculture intensive sur tous les versants de la Baltique, controler plus encore la pollution engendrée par les industries, renforcer la sécurité maritime....mais pour cela, il faut des moyens et une véritable volonté politique de tous les pays riverains et souvent, la Russie traîne des pieds.
Pendant ce temps, sachez que plusieurs espèces de poissons, comme le saumon et le hareng, sont fortement déconseillés aux femmes enceintes, avec pour le saumon de la Baltique des concentrations de PCB (polychlorobiphényles) ou PCT (polychloroterphényles) cinq fois supérieurs aux taux observés chez les saumons d'élevage, selon l'Autorité européenne de sécurité des aliments.
Comme quoi, même des pays que l'on présente souvent comme des modèles (Suède et Finlande), doivent faire face à des pollutions importantes, ce qui prouve que si nous souhaitons vraiment lutter contre les pollutions, ce ne sont pas des politiques à la marge qu'il nous faut mais bien une révolution des mentalités et des modes de production qu'il faut entreprendre rapidement.